Comprendre son lien d’attachement : entre peur de l’abandon et peur de la fusion !
- Kinésiologie Santé Bien-être

- 9 nov.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 nov.
« Fuis-moi, je te suis, suis-moi, je te fuis »
Décrypter les mécanismes d'attachement pour sortir du cycle anxieux / évitant et retrouver sécurité émotionnelle
Nos relations amoureuses et affectives sont souvent le miroir de nos blessures les plus profondes. Entre peur de l’abandon et peur de la fusion, beaucoup oscillent dans un cycle douloureux de rapprochement et d’éloignement : « fuis-moi, je te suis / suis-moi, je te fuis ».
Ces dynamiques ne sont pas le fruit du hasard : elles prennent racine dans notre lien d’attachement, ce lien affectif essentiel qui influence notre manière d’aimer, de communiquer et de nous relier aux autres.
Comprendre ce mécanisme permet de mieux se connaître, de sortir des schémas répétitifs et de retrouver une sécurité émotionnelle durable dans ses relations.

Comprendre le lien d’attachement dans l’enfance
Le lien d’attachement se construit au quotidien et conditionne la manière dont l’enfant va gérer ses émotions et ses expériences. Comme l’a montré John Bowlby, psychiatre et psychanalyste britannique fondateur de la théorie de l’attachement, il s’agit d’un besoin biologique essentiel : il assure la survie de l’enfant en lui permettant de rechercher la proximité d’une figure stable et rassurante. Ce lien ne se limite pas à nos relations avec les autres : il façonne aussi notre relation à nous-mêmes et influence la manière dont nous vivons nos émotions et nos expériences quotidiennes.
Pour visualiser cette dynamique, on peut utiliser la métaphore du porte-avions et du petit avion : le parent est le porte-avions, solide et stable, offrant une base sur laquelle l’enfant peut se poser. L’enfant, comme un petit avion, part explorer le monde puis revient se ressourcer. L’attachement agit alors comme un mécanisme naturel d’apaisement : il s’active face à la peur ou à la détresse, aidant l’enfant à réguler ses émotions et à retrouver la sécurité intérieure.
Si cette base est limitée ou irrégulière, l’enfant développe des stratégies de survie : rester proche du « donneur de soin » pour maintenir le lien ou s’éloigner pour se protéger. Ces comportements, adaptés à l’enfance, peuvent influencer plus tard la manière dont nous gérons la proximité et l’intimité dans les relations amoureuses.
Lorsque le porte-avions traverse des tempêtes et se sent lui-même fragilisé, il ne perçoit plus les besoins du petit avion. Trop concentré sur sa propre survie, il ne peut offrir le soutien habituel.
Un attachement sécurisant repose sur trois piliers : disponibilité, prévisibilité et réceptivité émotionnelle. Observer ses propres réactions face à la proximité ou à l’éloignement permet de comprendre les comportements que nous reproduisons dans nos relations, qu’il s’agisse de peur de perdre l’autre, de difficulté à exprimer ses émotions ou de tendance à fuir. Cette prise de conscience est la première étape pour développer des liens plus équilibrés et harmonieux.
Profil anxieux : peur de l’abandon et besoin de proximité
Certaines personnes développent un profil anxieux après avoir grandi auprès d’un « porte-avions » parfois présent, parfois absent, émotionnellement instable ou imprévisible. L’enfant ne sait jamais à quoi s’attendre : tantôt accueilli avec chaleur, tantôt ignoré ou rejeté, il vit dans une incertitude affective permanente.
Peur centrale : peur de perdre l’autre et d’être abandonné, qui guide la recherche de proximité et de réassurance.
Stratégie inconsciente / comportements dans l’enfance
Pour ne pas perdre ce lien vital, l’enfant met en place une stratégie inconsciente : se rapprocher du porte-avions, coûte que coûte, quitte à se rendre envahissant ou exigeant. Le petit avion tourne sans cesse autour du porte-avions, hypervigilant, cherchant à tout instant un signe de présence. Cette attraction constante devient un mode de survie.
L’enfant développe alors des comportements d’hyper-attachement, exprimés par :
Appeler ou chercher le parent fréquemment pour être rassuré
Montrer des colères ou des pleurs pour capter l’attention
Protester ou s’agiter quand le parent est absent ou distant
Chercher le contact physique ou verbal pour se sentir en sécurité
Face à cette intensité, le porte-avions réagit souvent par un retrait ou un rejet, cherchant à calmer le petit avion. Ce rejet, même involontaire, renforce l’attraction de l’enfant : plus il se sent mis à distance, plus il se rapproche pour retrouver la sécurité.
Manifestations et expression dans les relations à l'âge adulte
À l’âge adulte, cette dynamique se rejoue dans les relations.
Surinvestissement dans les relations ou projets personnels (messages, appels fréquents, disponibilité constante)
Difficulté à respecter ses propres limites (oublie ses besoins pour plaire aux autres)
Hyper-réactivité émotionnelle (tristesse, anxiété, frustration)
Recherche constante de réassurance et validation
La personne anxieuse cherche la proximité et la réassurance, traversant un tourbillon émotionnel : peur, doute, culpabilité, sentiment d’être « trop ». Elle désire profondément être aimée, mais ne parvient pas à se sentir en sécurité. Reconnaître ce schéma permet d’apprendre à se sécuriser émotionnellement et à se relier à soi avant de chercher la certitude dans le regard de l’autre.

Profil évitant : peur de la fusion et distance émotionnelle
Certaines personnes développent un profil évitant après avoir grandi auprès d’un « porte-avions » émotionnellement indisponible ou absorbé par ses propres préoccupations. Le parent est physiquement présent mais psychiquement absent. Cette indisponibilité fragilise la base affective.
Peur centrale : peur de perdre sa liberté et d’être envahi émotionnellement, qui guide la gestion de la distance et des contacts.
Stratégie inconsciente / comportements dans l’enfance
Pour se protéger face à l’absence ou l’indisponibilité du porte-avions, l’enfant met en place une stratégie inconsciente : s’éloigner du porte-avions, afin de préserver son autonomie et limiter le contact. Le petit avion prend de la hauteur et s’éloigne quand le lien devient trop imprévisible ou émotionnellement intense. Cette répulsion constante devient un mode de survie.
L’enfant développe alors des comportements d’auto-protection, exprimés par :
Ne pas montrer sa tristesse ou sa colère pour ne pas déranger le parent
Ne pas demander d’aide, même quand il en aurait besoin
Limiter ses élans affectifs, ne pas chercher la proximité ou les câlins
Se réfugier dans des activités calmes ou solitaires pour rester en sécurité
Face à cette distance, le porte-avions étant psychiquement indisponible, la répulsion de l’enfant est renforcée : plus le porte-avions est absent ou distant, plus l’enfant s’éloigne pour préserver sa sécurité et son autonomie.
Manifestations et expression dans les relations à l'âge adulte
À l’âge adulte, cette posture se traduit par une relation prudente à ses émotions et à celles des autres :
Maintien de la distance dans les relations sociales et professionnelles (limite les échanges, ne confie pas facilement)
Privilégie son espace et ses besoins personnels (autonomie priorisée)
Retrait émotionnel ou froideur apparente, autosuffisance
Observation et vigilance (analyse les intentions des autres, anticipe les risques d’intrusion ou d’emprise
La personne évitante cherche à maintenir la distance et protéger son autonomie, limitant la proximité et la dépendance affective. Le petit avion reste en retrait, régulant les contacts et la chaleur émotionnelle. Cette répulsion constante s’accompagne d’un tourbillon intellectuel intérieur : vigilance, analyse des intentions de l’autre, stratégie pour éviter d’être envahi ou blessé.
Mentalement, l’évitant se répète : « Se montrer vulnérable est dangereux » ou « Si je me rapproche, je risque d’être envahi ». Tout comme l’anxieux apprend à se sécuriser émotionnellement, l’évitant peut apprendre à se rapprocher consciemment sans crainte de fusion, à réguler ses stratégies de retrait et à expérimenter la proximité de manière sécurisée.

La dynamique relationnelle adulte : « Fuis-moi, je te suis / suis-moi, je te fuis »
Lorsque l’adulte anxieux rencontre l’adulte évitant, un cycle relationnel particulier se met en place. Chacun réactive ses blessures d’enfance, et un tiraillement constant se crée entre désir de proximité et besoin d’autonomie. Ce n’est pas seulement l’amour qui guide les interactions : il s’agit d’une survie émotionnelle mutuelle, inconsciente.
Attraction initiale / répulsion réactive
L’attirance initiale entre anxieux et évitant repose sur leurs besoins complémentaires inconscients :
L’anxieux est attiré par l’évitant, perçu comme fort, indépendant et stable, car il cherche inconsciemment la sécurité qu’il n’a pas reçue enfant.
L’évitant est attiré par l’anxieux, qui apporte intensité, sensibilité et besoin de lien, stimulant sa vie émotionnelle tout en restant dans un cadre qu’il peut gérer.
Progressivement, face à l’intensité de l’anxieux, l’évitant adopte une répulsion réactive : il prend ses distances pour préserver sa liberté et son autonomie.
Cette alternance attraction / répulsion est à l’origine du cycle « fuis-moi, je te suis / suis-moi, je te fuis ».
Cycle miroir : comportements et émotions
Le cycle fonctionne comme un effet miroir : chacun reflète les blessures et besoins anciens de l’autre, mais de manière opposée :
Anxieux : recherche intensément la proximité, multiplie appels et messages, interprète chaque geste ou silence, demande réassurance et validation. Il vit un tourbillon émotionnel : peur de l’abandon, culpabilité, sentiment de ne jamais être assez, inquiétude constante.
Évitant : prend ses distances, se retire, limite les échanges, fuit dans le travail, les loisirs ou les relations superficielles, et peut manifester froideur ou critiques. Il vit un tourbillon intellectuel : vigilance, analyse, stratégie pour ne pas être envahi ou perdre sa liberté.
Ces comportements et émotions s’entretiennent mutuellement :
Le retrait de l’évitant déclenche chez l’anxieux un sentiment d’insuffisance, renforçant son attraction.
L’intensité du besoin de proximité de l’anxieux stimule la peur de fusion chez l’évitant, renforçant sa répulsion.
Effet / conséquence
Lorsque le couple est inconscient de ces mécanismes, la relation peut devenir épuisante et incompréhensible :
Tension, frustration, culpabilité et sentiment de ne jamais être assez.
L’anxieux ressent le tourbillon émotionnel d’insuffisance, tandis que l’évitant vit le tourbillon intellectuel de protection.
L’effet miroir rend visibles les blessures d’attachement : Peur de l’abandon pour l’anxieux et besoin intense de proximité / Peur de la fusion pour l’évitant et besoin de préserver sa liberté.
Comprendre ce cycle « fuis-moi, je te suis / suis-moi, je te fuis » permet de :
Reconnaître ses propres réactions et besoins.
Distinguer survie émotionnelle et confiance / amour conscient.
Commencer à sortir du tourbillon et créer des relations plus équilibrées et sécurisées.
Sortir de ce cycle devient possible lorsqu’on prend pleinement conscience de ses mécanismes émotionnels, apprend à réguler ses réactions et choisit d’aimer dans la confiance plutôt que par survie affective.

Conclusion : Développer son autonomie affective avec la kinésiologie psycho-émotionnelle
Comprendre son profil d’attachement et les dynamiques du « fuis-moi, je te suis / suis-moi, je te fuis » est essentiel, mais ne suffit pas pour sortir des cycles répétitifs de souffrance. Le pas suivant consiste à développer son autonomie affective, c’est-à-dire la capacité à se sécuriser émotionnellement, à se connaître et à s’affirmer dans ses relations.
Le petit avion n’a plus besoin de dépendre de la présence constante du porte-avions : il revient par choix, et non par peur. Pour y parvenir, la kinésiologie psycho-émotionnelle propose un accompagnement concret et personnalisé :
Libérer les mémoires émotionnelles liées aux blessures de l’enfance.
Apaiser les peurs et tensions qui entretiennent les schémas anxieux ou évitants.
Renforcer la confiance en soi et l’affirmation de ses besoins, pour poser des limites saines et se sentir légitime dans ses relations.
Créer un équilibre entre proximité et autonomie, afin d’aimer en sécurité et de se relier aux autres sans fusion ni fuite.
Grâce à ce travail, chacun peut devenir son propre porte-avions : se soutenir, s’aimer et revenir à soi-même pour explorer ses liens de manière consciente, sereine et authentique. La kinésiologie psycho-émotionnelle ne se limite pas à soulager : elle permet d’installer durablement un fonctionnement émotionnel sécurisé, source de liberté et d’épanouissement dans la vie affective.
👉Cliquez "j'aime" + "partagez" l'article
👉 Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir d'autres articles
👉 Prendre RDV dès aujourd'hui au cabinet de kinésiologie à Arcambal ( près de Cahors Lot 46)
👉 Site internet : pour plus Contact + Infos
Source : Anne Raynaud, Fondatrice de l'institut de la parentalité




Commentaires